Bien qu’on fasse très peu mention de manipulations de ce type sur des appareils Apple, le fait est que des tiers s’y adonnent. Une récente publication sur le blog Project Insanity en est l’illustration. Elle montre comment parvenir à installer postmarketOS sur un iPhone 7. La première étape consiste en la création d’une image sans interface utilisateur de la distribution dérivée d’Alpine Linux, préconfigurée avec des paquets pour smartphones. Cette phase débouche sur celle de préparation de l’image en mémoire vive du système de fichiers (root) support de postmarketOS. Après la compilation du noyau de l’OS qui est l’avant-dernière étape au cours de laquelle l’intégration de correctifs pour le support de la plateforme iPhone se fait, le flashage peut avoir lieu. Au terme de la manipulation, on aboutit au fameux écran noir de démarrage d’une version minimale de postmarketOS.
En plus d’être minimale pour le moment, le nouveau système d’exploitation installé sur l’iPhone 7 (postmarketOS) n’est pas permanent. Il suffit d’un redémarrage de l’appareil pour que la procédure soit à reprendre. C’est une conséquence de l’utilisation de l’outil de jailbreak checkra1n (pour le flashage). Checkra1n permet de débrider une multitude de modèles d'iPhone et d'iPad. L’outil permet même de déverrouiller des appareils qui font tourner iOS 12.3 et plus. Cependant, le jailbreak est temporaire et chaque fois qu’un redémarrage de l’appareil iOS se produit, il faut à nouveau exécuter Checkra1n. C’est la même situation avec le projet Sandcastle dont l’objectif est d’amener le système d’exploitation Android sur du matériel Apple.
Les projets de systèmes d’exploitation autres que ceux édités par Apple pour son matériel se multiplient donc. La manœuvre est destinée à conquérir ce « jardin clos » que le constructeur entretient à travers des artifices de contrôle qu’il implémente sur son matériel. D’avis d’observateurs en effet, le matériel Apple est de qualité, mais le bémol est que le propriétaire de l’appareil ne le possède pas vraiment, car limité aux expériences sur lesquelles Apple veut bien ouvrir la porte.
Checkra1n s’appuie sur un ensemble de failles qu’Apple ne peut corriger car situées au niveau matériel. C’est l’une des raisons pour lesquelles les projets d’OS autres que ceux édités par l’entreprise californienne n’ont de cesse de s’étendre sur ses smartphones qui les exhibent. Ce sont des développements qui ne sont pas de nature à plaire à Apple qui est contre le jailbreaking. À titre d’exemple, il suffit en tant que société de fournir un outil de virtualisation d’iOS à des tiers pour qu’Apple porte plainte.
Les tentatives de reprise de contrôle du matériel Apple par des tiers ont déjà fait l’objet de tests sur des dispositifs comme l’iPhone 3G. Des traces de telles manipulations existent via le projet open source iDroid. L’iPhone 7 n’est donc pas le premier Linux smartphone d’Apple.
Quelque soit l’axe que l’on considère (Linux sur appareils mobiles Android ou iOS), le chemin à parcourir est encore long pour certains projets dont postmarketOS fait partie. En effet, après une longue période de quasi anonymat depuis son lancement officiel à mi-parcours de l’année 2016, la « véritable distribution Linux pour les smartphones » (comme la désignent ses concepteurs) est passée en Alpha au mois de janvier de l’année précédente.
Source : Project Sanity
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