COBOL continue de fausser les statistiques prédisant sa mort. De nombreux systèmes hérités existent encore aujourd'hui dans plusieurs organisations dans le monde, notamment les banques et les administrations publiques. La raison ? Sa stabilité et son efficacité et les coûts élevés (et les risques) de la reprogrammation, avec des langages plus modernes, des processus qui se sont consolidés au fil du temps. Les développeurs doivent fournir de grands efforts de reprogrammation, même pour les plus petits changements, comme c'est le cas dans certains États américains avec leurs systèmes informatiques de chômage.
À titre d'exemple, l'Iowa, le New Jersey, le Kansas et l'Oklahoma ont toujours leurs systèmes de chômage écrits avec le langage COBOL. En dehors du coût élevé de la reprogrammation, les développeurs préfèrent souvent se consacrer à des langages plus modernes, ce qui explique le fait que les programmeurs capables de travailler avec des sources anciennes sont de plus en plus rares. Ces raisons expliquent pourquoi IBM, qui travaille aujourd'hui activement sur des technologies modernes telles que le cloud hybride, propose ce nouveau compilateur COBOL.
« COBOL for Linux on x86 1.1 est le dernier né de la famille des compilateurs COBOL d'IBM, qui comprend Enterprise COBOL for z/OS et COBOL for AIX », a écrit mardi IBM dans un billet de blogue décrivant le nouveau compilateur. Selon l'entreprise, COBOL for Linux on x86 est un environnement de développement productif et puissant pour la création et la modernisation d'applications COBOL. Il comprend un compilateur COBOL optimisant et une bibliothèque d'exécution COBOL. COBOL for Linux on x86 est basé sur la même technologie d'optimisation avancée que Enterprise COBOL for z/OS.
Selon Big Blue, il offre à la fois des performances et des capacités de programmation pour le développement d'applications COBOL critiques pour les systèmes Linux sur x86. En outre, l'autre idée derrière le lancement de compilateur est de donner la possibilité aux organisations ayant encore des applications écrites avec COBOL de les porter vers un cloud hybride. « COBOL for Linux on x86 est conçu pour accompagner les clients dans leur voyage vers le cloud. Il permet de déployer stratégiquement des applications critiques écrites en COBOL dans un environnement de cloud hybride », a expliqué IBM.
Cela peut signifier un mélange de z/OS, AIX, mainframes et Power Systems. En effet, les ateliers COBOL ont reçu la promesse que des efforts de personnalisation et des délais de livraison minimaux sont nécessaires pour déployer stratégiquement des applications COBOL/CICS développées pour z/OS vers des environnements Linux sur x86 et des clouds. La nouvelle offre y parvient en établissant un lien avec DB2 et le Customer Information Control System d'IBM, de sorte que les applications sur Linux utilisant x86 peuvent dialoguer avec les anciennes applications COBOL.
Big Blue a également intégré un support XML natif pour favoriser l'interopérabilité, et créé un utilitaire de conversion qui peut migrer le code source COBOL développé avec des compilateurs COBOL non IBM. Mais l'annonce suggère également qu'IBM ne croit pas complètement que cet outil a un avenir, car il conclut : « Cette solution offre également aux entreprises la possibilité de déplacer les charges de travail vers IBM Z si les exigences de performance et de débit augmentent, ou de partager la logique et les données de l'entreprise avec CICS Transaction Server pour z/OS ».
Quelle est la configuration requise ? Un serveur x86-64 avec l'une des distributions suivantes : Red Hat Enterprise Linux 7.8 (ou supérieures) ou Ubuntu Server 16.04 LTS, 18.04 LTS, ou une version supérieure. L'annonce d'IBM estime que le compilateur "COBOL for Linux on x86" sera disponible le 16 avril 2021.
Source : IBM
Et vous ?
Que pensez-vous du choix d'IBM de proposer un nouveau compilateur pour COBOL ?
Selon vous, pourquoi les banques et les administrations publiques s'en tiennent toujours à leurs vieux systèmes écrits avec COBOL ?
Pensez-vous que ce soient seulement la difficulté de la reprogrammation et son coût élevé qui expliquent la volonté de ces organisations de continuer à utiliser les anciens systèmes ?
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