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La période de maintenance des versions LTS du noyau Linux sera réduite de 6 à 2 ans en raison d'un manque de soutien et d'une charge de travail trop importante
Qui épuise les mainteneurs

Le , par Mathis Lucas

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La communauté Linux annonce un changement important : le noyau Linux de support à long terme (LTS) ne sera plus maintenu pendant six ans, mais seulement deux en raison d'un manque d'utilisation et de soutien, ainsi que d'un épuisement des mainteneurs. Bien que deux ans de maintenance soient suffisants pour les PC, cela pourrait ne pas être suffisant pour les appareils Android et de l'IdO, qui tendent à ne pas mettre à jour leur noyau. Par exemple, Android 14 devrait être piloté par Linux 5.4, une version LTS publiée en 2019. Ainsi, les responsables du noyau affirment qu'il n'y a vraiment aucun intérêt à maintenir des versions aussi longtemps alors que les gens ne les utilisent pas.

Linux enrichit les entreprises privées pendant que ses mainteneurs se tuent à la tâche

S'exprimant lors de l'événement Open Source Summit Europe cette semaine à Bilbao, en Espagne, Jonathan Corbet, développeur du noyau Linux et rédacteur en chef de Linux Weekly News, a annoncé qu'un changement important se profilait à l'horizon : le support à long terme (LTS) pour les versions du noyau sera réduit de six à deux ans. Cela promet de remodeler notre approche de la stabilité à long terme des systèmes. Mais bien que cela représente un changement majeur, il s'agit en réalité d'un retour en arrière. En 2017, le support est passé de 2 ans de support à 6 ans. Aujourd'hui, 6 ans plus tard, il s'avère que cela représente beaucoup de travail.


La période de maintenance comprend une période de support actif et une période de support étendu, au cours de laquelle des mises à jour de sécurité critiques et des corrections de bogues sont fournies. Le projet de revenir à deux ans n'est pas instantané et la communauté Linux continue d'honorer les délais de fin de vie actuels. Il existe actuellement six noyaux Linux LTS : 6.1, 5.15, 5.10, 5.4, 4.19 et 4.14. Dans le cadre du processus actuel (un support LTS de 6 ans), la version 4.14 disparaîtrait en janvier 2024, et un autre noyau serait ajouté. Toutefois, à l'avenir, lorsque le noyau 4.14 et les deux suivants disparaîtront, ils ne seront pas remplacés.

En effet, même cette fenêtre de six ans était censée être optionnelle au départ, la FAQ de la page de publication indiquant : « chaque nouveau noyau Linux LTS commence généralement avec une fin de vie prévue de deux ans seulement. Cette fenêtre peut être prolongée s'il y a suffisamment d'intérêt de la part de l'industrie dans son ensemble pour aider à le supporter pendant une période plus longue ». Mais les responsables de la maintenance du noyau ont apparemment remarqué que les versions LTS se sont accumulées au fils des ans, mais que peu de personnes les utilisaient. Corbet a également déploré un manque de soutien de la part de la communauté.

Corbet a déclaré : « il n'y a vraiment aucun intérêt à maintenir d'anciens noyaux aussi longtemps parce que les gens ne les utilisent pas ». L'autre grand problème est l'épuisement des mainteneurs. Il fait remarquer que les mainteneurs ne sont souvent pas rémunérés et qu'ils pourraient bénéficier d'un soutien beaucoup plus important de la part des entreprises multimilliardaires qui profitent de l'utilisation de Linux. Selon ses explications, les développeurs ne sont pas le problème. Les récentes versions du noyau Linux ont impliqué en moyenne plus de 2 000 programmeurs - dont environ 200 nouveaux développeurs - qui ont travaillé sur chaque version.

Rust serait à la fois une bonne et une mauvaise chose pour les mainteneurs

Selon Corbet, les responsables de la maintenance, c'est-à-dire les personnes qui vérifient que le code est adapté et qu'il fonctionne correctement, sont une autre paire de manches. Ils doivent assurer non seulement la maintenance du code du noyau Linux, mais aussi remplir leurs obligations vis-à-vis de leurs employeurs respectifs (qui sont d'autres entreprises distinctes de Linux). En outre, leur temps est de plus en plus sollicité, en raison du manque de personnel et de l'utilisation de la technique du fuzzing pour trouver les bogues. Corbet a déclaré que le fuzzing, bien qu'il soit utile, finit par alourdir la charge de travail des mainteneurs du noyau Linux.

Josef Bacik, développeur et mainteneur du système de fichiers du noyau Linux, affirme : « les responsables de la maintenance s'épuisent [parce que] les responsables de la maintenance ne sont pas évolutifs ». Darrick Wong, un autre responsable du noyau Linux, a ajouté : « cela ne peut pas durer. Nous avons besoin d'aide ». Dans le même temps, une autre difficulté pour les mainteneurs réside dans le choix de Rust comme le deuxième langage de développement du Linux. Plus de 30 ans après avoir été développé exclusivement en C, Linux a accueilli Rust l'année dernière. Le projet est salué et est censé éliminer certaines classes d'erreurs liées au C.

Cependant, Rust est relativement jeune par rapport au C, ce qui demande plus de travail aux mainteneurs du noyau Linux, dont certains ont passé 30 ans à travailler avec le langage C. De plus, les discussions sur l'intégration de Rust dans le noyau Linux montrent que certains mainteneurs n'aiment pas Rust. Ils sont réticents à ce que le langage conçu par Mozilla devienne le langage principal de développement du noyau Linux. À en croire Corbet, la question n'est pas encore tranchée, mais pour l'être dans un avenir proche. Pour l'instant, Rust continue son petit bonhomme de chemin au sein du noyau et d'autres ajouts importants sont prévus prochainement.

Alors, comment les mainteneurs peuvent-ils bénéficier de plus de soutien ? Corbet a suggéré que leurs employeurs les rémunèrent pour le travail accompli dans le cadre de la maintenance du noyau Linux. Selon Corbet et ses collaborateurs, les entreprises qui profitent de Linux doivent comprendre qu'elles doivent rendre à Linux ce que le noyau leur a donné si elles veulent continuer à en récolter les fruits. Bien entendu, cette suggestion de Corbet est controversée et fait l'objet d'un débat au sein de la communauté. Certains ont fait remarquer qu'il s'agit d'un problème épineux que la communauté du noyau Linux peine à résoudre depuis des décennies.

Comment le passage aux versions LTS de deux ans pourrait-il affecter les utilisateurs ?

Selon les analystes, ce changement aura un moindre impact sur les PC. Toutefois, il devrait avoir un impact beaucoup plus important sur les appareils Android, les montres connectées et d'autres appareils de l'Internet des objets (IdO). Ces appareils ont tendance à ne pas mettre à jour "rapidement" leur noyau Linux, de sorte que ce délai de support pourrait être problématique. Sur les PC, les deux ans représentent le temps écoulé entre les mises à jour du noyau, ce qui est un délai raisonnable. Mais dans le cas des appareils de l'IdO, cette durée représente la majeure partie du cycle de développement et la totalité de la fenêtre d'assistance au consommateur.


Le délai n'est donc pas assez long. Selon plusieurs sources, l'extension LTS originale, notamment celle qui était prévue pour durer six ans, a été principalement conçue pour Android et les appareils de l'IdO, et prenait en compte le temps nécessaire à leur développement et aux cycles de support. Elle a été annoncée en 2017 lors d'une conférence sur Android Linux par Iliyan Malchev, développeur chez Google. À la suite du changement, soit avec le support de 2 ans, le noyau LTS arriverait en fin de vie juste au moment où le téléphone Android serait finalement livré, et les clients utiliseraient des noyaux obsolètes pendant toute la durée de vie de leurs appareils.

Il faut souligner que le processus de développement du noyau d'Android est une pile de forks. Tout d'abord, Google s'inspire d'un nouveau Linux LTS pour créer le noyau "Android Common", qui est ensuite envoyé aux fournisseurs de circuits intégrés (SoC), comme Qualcomm, et un nouveau fork est créé pour chaque modèle de SoC. Enfin, ce fork est envoyé aux fabricants d'appareils, qui le dérivent à nouveau pour chaque modèle d'appareil. Cela prend du temps. Les documents de Google indiquent qu'Android 14 devrait être piloté par Linux 5.14, une version LTS vieille de 4 ans. L'on ignore comme ce changement affectera la plateforme Android.

Il y a aussi les montres connectées à considérer, où les choses semblent encore pires. La Pixel Watch de Google est basée sur le noyau Linux 4.19. Le noyau était déjà vieux de plus de quatre au moment ou Google lançait la Pixel Watch.

Source : Intervention de Jonathan Corbet à l'Open Source Summit Europe 2023

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous du raccourcissement de la durée de maintenance des versions LTS du noyau Linux ?
Que pensez-vous des raisons évoquées par les responsables du noyau Linux pour justifier ce changement ?
Selon vous, comment la communauté Linux peut-elle réduire la charge de travail des mainteneurs du noyau ?
Comment venir à bout des autres problèmes évoqués par le développeur Linux Jonathan Corbet ?
Les entreprises qui s'enrichissent grâce à Linux seront-elles disposées à payer les mainteneurs ?
Quels impacts ce changement pourrait-il avoir sur l'industrie, en particulier sur les appareils de l'IdO ?

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Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 23/09/2023 à 18:40
C'est quand même incroyable qu'Android utilise une si veille version.
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Avatar de AoCannaille
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 25/09/2023 à 13:49
Je suis mitigé sur cette annonce.
Visiblement, il y a une version LTS tous les ans, et que donc il y 6 versions maintenues en même temps.
C'est trop, c'est évident, n'importe qui qu a fait de la maintenance en branche sait que c'est une mauvaise idée.

Réduire à 2 ans de support réduit à 2 le nombre de version LTS en même temps, c'est plus raisonable, c'est sûr.

Pour le même résultat, je pense que j'aurais préféré garder 6 ans de supports, mais avec des version LTS tous les 3 ans ...

Et je suis évidement d'accord pour dire que les entreprises devraient bien plus s'impliquer dans le support de linux. Ne serat-ce qu'en mettant à disposition quelques experts pour les corrections. Je suis persuadé qu'une entreprise qui a les moyens de trouver et décrire précisément un bug du noyau linux a sans aucun doute les compétences pour proposer une correction prête a merger ou presque.
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