La Fondation Linux est un consortium à but non lucratif dont la mission est de favoriser la croissance de Linux. Fondée en 2007, la Fondation Linux est née de la fusion entre l'Open Source Development Labs et le Free Standards Group. La Fondation Linux parraine le développement du noyau Linux et est soutenue par des entreprises technologiques et des développeurs de premier plan du monde entier. Elle promeut, protège et fait progresser Linux en mobilisant les ressources de ses membres et de la communauté open source pour s'assurer que Linux reste libre et techniquement avancé. Ces membres comprennent Google, Meta, Microsoft, Huawei, etc.
Cependant, ces dernières années, les membres de la communauté ont remarqué que le budget consacré au développement de Linux n'a pas cessé de baisser. Cette année, la Fondation indique dans son rapport annuel n'avoir consacré que 2 % de ses revenus au développement du noyau Linux. Ce pourcentage était de 3,2 en 2022 et de 3,4 % l'année précédente. En 2023, la Fondation Linux prévoit un revenu total de 262,61 millions de dollars. En outre, la Fondation Linux devrait dépenser plus de 269,02 millions de dollars pour soutenir sa mission en 2023. La part des dépenses consacrées à Linux s'élèverait donc à environ 5,25 millions de dollars cette année.
L'année dernière, le revenu total de la Fondation Linux s'élevait à 243 millions de dollars et 3,2 % de ce montant ont été consacrés à Linux, soit environ 4,86 millions de dollars. Dans la communauté, de nombreux critiques trouvent ce montant dérisoire et estiment que le noyau Linux devrait être le projet principal auquel l'organisation consacre le plus gros de son budget. « Le budget est réparti en grande partie sur des projets qui n'ont rien à voir avec Linux. Pour une raison quelconque, l'objectif de l'initiative a évolué vers une vague notion de "sauver le monde", au lieu de soutenir le développement et l'adoption de l'écosystème Linux », a écrit un critique.
Toutefois, le rapport suggère que le développement de Linux est sur la bonne voie : « en 2021, nous avons célébré le 30e anniversaire du noyau Linux. Deux ans plus tard, Linux reste parmi les trois premiers projets open source mondiaux en matière de vitesse de développement. Chaque version est le fruit du travail de milliers de contributeurs à travers le monde et de nombreuses organisations. La communauté du noyau maintient activement un flux constant d'améliorations innovantes pour étendre l'empreinte de Linux et améliorer ses capacités ». En comparaison, voici ci-dessous les dépenses consacrées à d'autres projets au cours de l'année :
- Cloud, conteneurs et virtualisation : 25 % ;
- Réseaux et informatique en périphérie du réseau : 13 % ;
- IA, apprentissage automatique, données et analyse : 12 % ;
- Développement Web et d'applications : 11 % ;
- Technologies transversales : 8 % ;
- Protection de la vie privée et sécurité : 4 % ;
- Internet des objets (IdO) et systèmes embarqués : 4 % ;
- Blockchain : 4 % ;
- DevOps, CI/CD et fiabilité des sites : 3 % ;
- Meilleures pratiques en matière d'open source et de conformité : 3 % ;
- Administration des systèmes : 2 % ;
- Linux : 2 % ;
- Ingénierie des systèmes : 2 % ;
- Stockage : 2 % ;
- Matériel ouvert 1 % ;
- Systèmes critiques de sécurité : 1 % ;
- Effets visuels : 1 %.
Le rapport révèle que cette année, la Fondation Linux a consacré environ deux fois plus d'argent à la blockchain qu'à Linux et environ six fois plus à l'IA. Il convient de noter que 72 % des revenus de la Fondation Linux sont consacrés aux logiciels open source et 20 % aux spécifications open source. L'on ignore exactement les projets qui entrent dans ces catégories. Des critiques estiment que le soutien à la virtualisation et à la mise en réseau pourrait favoriser l'adoption et la stabilité de Linux, sans contribuer directement au noyau Linux lui-même. Toutefois, en ce qui concerne l'IA et la blockchain, les dépenses de la Fondation Linux interrogent toujours.
Selon les données de Statcounter, Linux détient une part de 3,21 % sur le marché des systèmes d'exploitation pour ordinateurs de bureau. Windows détient 68.87 % des parts de marché des systèmes d'exploitation pour PC, macOS détient 21,16 % et ChromeOS 3,73 %. Environ 3 % de tous les PC utiliseraient soit FreeBSD, soit un système d'exploitation inconnu, qui sont très probablement des versions très récentes ou très anciennes de systèmes d'exploitation populaires. Mais si Linux est à peine utilisé sur les PC, il domine les serveurs, les supercalculateurs, les systèmes périphériques, l'IdO et les marchés des PC embarqués en raison de plusieurs facteurs.
Selon certains analystes, la popularité d'appareils tels que Steam Deck pourrait permettre à Linux d'être mieux accepté par les joueurs, et à partir de là, son adoption sur les ordinateurs de bureau et les ordinateurs portables augmentera également. Pour l'instant, Linux reste un système d'exploitation de niche pour les ordinateurs grand public. Les critiques craignent que la Fondation Linux disperse ses efforts et réduise de plus en plus les ressources financières allouées au développement du noyau dans les prochaines années. Cela pourrait impacter l'avancement du projet et son adoption à une plus grande échelle par le grand public.
Source : rapport de la Fondation Linux (PDF)
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