Les données de Statcounter pour le mois de février 2024 ont montré que Linux a dépassé, pour la première fois en 30 ans, 4 % de parts sur le marché mondial des systèmes d'exploitation pour bureau. Linux était présent sur 6,34 % des ordinateurs le mois dernier si l'on compte ChromeOS. La mise à jour du mois de juillet 2024 révèle que la part de Linux sur les ordinateurs de bureau est désormais à 4,45 %, ce qui est le meilleur résultat qu'il a jamais obtenu, si l’on s’en tient aux données de Statcounter. Cela suggère que l'utilisation de Linux sur les ordinateurs de bureau est en hausse. Cette croissance intervient dans un contexte de multiplication de plaintes contre Windows 11.
Les choses semblent bouger plus rapidement pour Linux ces dernières années. Statcounter a attribué une part de marché de 4,03 % à Linux en février et 4,05 % en mars, soit un petit gain de 0,02 %. L'intérêt pour Linux s'est quelque peu accru ces derniers temps. Pour l’illustrer, le passage de 3 à 4 % de parts a été réalisé en 8 mois seulement, alors qu'il avait fallu plus de 30 ans pour atteindre une part de plus de 3 %. L'évolution de la part de marché de Linux sur le bureau depuis le mois de janvier 2023 se présente comme suit : janvier 2023 : 2,91 % ; février 2023 : 2,94 % ; mars 2023 : 2,85 % ; avril 2023 : 2,83 % ; mai 2023 : 2,7 % ; juin 2023 : 3,07 % ; juillet 2023 : 3,12 % ; août 2023 : 3,18 % ; septembre 2023 : 3,02 % ; octobre 2023 : 2,92 % ; novembre 2023 : 3,22 % ; décembre 2023 : 3,82 % ; janvier 2024 : 3,77 % ; février 2024 : 4,03 % ; mars 2024 : 4,05 %.
Des signes de croissance de la part de marché de Linux qui interviennent dans un contexte de multiplications de plaintes contre Windows 11
Dans un billet de blogue publié le 5 octobre 2021 (date de sortie officielle de Windows 11) par Greg Farough, le responsable des campagnes de la FSF, l'organisation affirme que Windows 11 est une régression en ce qui concerne les libertés numériques. « Le 5 octobre est sorti Windows 11, un système qui a longtemps refusé aux utilisateurs la liberté et l'autonomie numérique, et cette nouvelle version ne fait rien pour y remédier. Si Microsoft a lancé un certain nombre de slogans vagues et inspirants sur la communauté et la solidarité, Windows 11 constitue un grand pas dans la mauvaise direction en ce qui concerne la liberté des utilisateurs », a écrit Farough.
« Il n'est plus approprié de l'appeler un ordinateur personnel lorsqu'il est plus soumis à Microsoft qu'à l'utilisateur », a-t-il fait remarquer. Farough a déclaré que le fait que Windows 11 obligera désormais l'utilisateur à créer un compte Microsoft qui donnera au géant de Redmond "la possibilité de corréler le comportement de l'utilisateur avec son identité personnelle". « Même ceux qui pensent qu'ils n'ont rien à cacher devraient se méfier de partager potentiellement toute leur activité informatique avec n'importe quelle entreprise, et encore moins avec une entreprise dont le siège social est situé dans un autre pays », a ajouté le cadre de la FSF.
Farough a décrit la décision de Microsoft de ne pas permettre aux PC plus anciens d'exécuter Windows 11 comme une tentative de forcer l’utilisation du TPM (Trusted Platform Module). Notons que Microsoft soutient depuis l'annonce de Windows 11 en juin que l'exigence du TPM 2.0 est primordiale pour bénéficier pleinement de la sécurité renforcée que le nouveau système d'exploitation apporte aux utilisateurs. « Ce [TPM] est légèrement trompeur, car lorsqu'il est déployé par une société de logiciels propriétaires, sa relation avec l'utilisateur n'est pas fondée sur la confiance, mais sur la trahison », a affirmé Farough dans son message.
« Lorsqu'il est entièrement contrôlé par l'utilisateur, le TPM peut être un moyen utile de renforcer le chiffrement et la vie privée des utilisateurs, mais lorsqu'il est entre les mains de Microsoft, nous ne sommes pas optimistes », a-t-il poursuivi. Selon les propos du responsable des campagnes de la FSF, l'organisation s'attend à ce que Microsoft utilise son contrôle plus strict de la cryptographie dans Windows 11 pour imposer un DRM (Digital rights management gestion des droits numériques) plus sévère sur les médias et les applications afin de s'assurer qu'aucune application ne peut fonctionner sans l'approbation de Microsoft.
Il a ajouté qu'au lieu de DRM, la FSF parle dans ce cas de « gestion des restrictions numériques ». Pour illustrer ces propos, Farough fait la remarque suivante à propos des applications propriétaires de Microsoft intégrées à Windows : « Microsoft a choisi de placer son application de vidéoconférence Teams - qui n'est pas l'application la plus appréciée au monde, puisque même les utilisateurs de Windows optent généralement pour une alternative plus populaire (bien que profondément problématique) comme Zoom - à un endroit central et irritant et l'a aussi intégrée étroitement à la manière dont Windows gère les contacts personnels ».
Microsoft multiplie en effet les bourdes avec ses derniers systèmes d’exploitation et pourrait ainsi faire de 2025 l’année de Linux sur le desktop
Imaginez en tant qu’utilisateur de Windows 11 que tout ce que vous avez fait au cours des trois derniers mois soit enregistré. C’est le genre de possibilités qu’offre la nouvelle fonctionnalité à controverse Microsoft Recall qui enregistre et maintient une chronologie des activités informatiques de l’utilisateur du système d’exploitation et lui permet de localiser instantanément le contenu sur lequel il a travaillé. Microsoft Recall effectue des captures d’écran à une certaine fréquence et les stocke sur l’appareil. Même si Microsoft se veut rassurant en matière de sécurité des données, les rapports qui contredisent le géant technologique se sont multipliés ces derniers mois.
[Tweet] <blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Despite the (many) serious issues with the initial implementation, I still think Windows Recall was a cool idea, and I'm looking forward to trying it out on my Yoga Slim 7X once Microsoft brings it back.<br><br>ICYMI: Here's what Recall looked like before it was recalled. <a href="https://t.co/RcjS0FIKEY">pic.twitter.com/RcjS0FIKEY</a></p>— Mishaal Rahman (@MishaalRahman) <a href="https://twitter.com/MishaalRahman/status/1818802014622531956?ref_src=twsrc%5Etfw">August 1, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/Tweet]
Windows n’est plus bon aussi bon que ce qu’il était autrefois est l’essentiel de ce que les sorties de plusieurs utilisateurs de Windows 11 suggèrent d’en tirer. Ce sont des prises de prise de position similaires à celle d’un utilisateur de l’OS dans un retour d’expérience sur un forum dédié DVP : « Il y a pas mal de choses qui ne vont pas bien dans cette mouture de Windows. »
Source : Statcounter
Et vous ?
Ces rapports sont-ils cohérents avec la réalité à propos de Windows 11 dont vous êtes au fait ? Peuvent-ils expliquer les gains de part de marché de Linux sur le desktop ?
Comment expliquer que Linux continue à essuyer un échec face à Windows dans la filière des ordinateurs de bureau, dans un tel contexte ? Linux est-il trop compliqué pour l’utilisateur moyen en comparaison à Windows ?
Voir aussi :
« Linux sur Desktop est une catastrophe de Tchernobyl » pour le créateur de GNOME qui n'a pas lancé son poste Linux depuis fin 2012
Le support des applications Linux débarque en préversion sur Chrome OS dans un premier temps sur Pixelbook
« L'année de l'ordinateur de bureau Linux est arrivée » selon le Directeur de la Technologie d'Intel
2017 est officiellement l'année de Linux desktop selon un utilisateur de macOS : le patron de la Fondation Linux, quel message aux fans de Linux ?
Linux atteint une nouvelle part de marché record de 4,45 % sur le desktop, d'après Statcounter,
L'intérêt pour Linux va croissant dans un contexte de multiplication de plaintes contre Windows 11
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L'intérêt pour Linux va croissant dans un contexte de multiplication de plaintes contre Windows 11
Le , par Patrick Ruiz
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