Le Furiphone est un appareil qui s’appuie sur un processeur intégrant 2 cœurs Cortex A-78 et 6 cœurs Cortex A55, 128 gigaoctets de mémoire flash, 6 gigaoctets de mémoire vive, un appareil photo de 50 mégapixels et une batterie de 5000 mAh. Wifi 6.0 et Bluetooth 5.2 répondent à l’appel. Il utilise sa propre version de Debian "Trixie" - la future Debian 13 - avec GNOME phosh sur Wayland comme interface utilisateur. La société basée à Hong Kong travaille avec un équipementier chinois pour s'assurer qu'il existe des pilotes Linux natifs pour tout le matériel de l'appareil. L’appareil coûte 499 dollars.
Le FuriPhone allonge la liste des projets de smartphones Linux positionnés comme alternative à ceux tournant sous iOS et Android
Librem 5
Le constructeur a fixé le prix à l’unité du smartphone de ce smartphone à 599 $ dès les premières annonces de sa disponibilité en 2017. Il embarque PureOS (avec une ouverture à toutes les autres distributions) appelé à tourner sur un hard constitué : d’un processeur ARM I.MX6, une carte graphique Vivante avec un pilote libre, 3 Go de mémoire vive, deux caméras, un port jack et le dénominateur commun de capteurs dont disposent les smartphones actuels. Côté téléphonie il faudrait noter qu'une société dénommée Matrix a annoncé un partenariat avec Purism. Le smartphone bénéficiera de son protocole d’appels décentralisés et chiffrés.
Zerophone
Le téléphone est basé sur un ordinateur monocarte Raspberry Pi Zero couplé à une carte Arduino et un module WiFi ESP8266. Côté connectique, on retrouve un port HDMI, un port USB 2.0 complet et une borne de chargement microUSB. Il faut également compter avec la présence de sorties audio et GPIO pour les extensions matérielles. D’après Arsenijs – son créateur – le ZeroPhone devrait être « facile à utiliser, aisément modifiable et réparable, car conçu à partir de composants largement disponibles. » Toutefois, l’une des tares que le téléphone traîne est la petitesse de son écran (OLED de 1,3 × 128 × 64). En sus, il semble que ce soit un modem 2G qui supporte les fonctions téléphoniques de l’appareil. Les constructeurs évoquent néanmoins la possibilité de passer en 3G.
Le ZeroPhone c’est un ensemble de promesses : pas de verrous de constructeurs, pas d’application préchargées, pas de collecte de données à l’insu des utilisateurs. À ces dernières s’opposent de nombreux obstacles, le premier étant qu’en réalité, ce téléphone est pour le moment réservé à un public de férus en informatique. Il en faut un maximum pour créer une communauté capable de briser la seconde barrière :
l’absence d’un écosystème fourni en applications ouvertes.
Arsenijs et son équipe ont consacré Python comme langage principal pour le développement sur cette plateforme. En sus, un kit est en gestation pour accélérer les taches de développement d’applications. Les concepteurs promettent de publier toutes les spécifications permettant à chacun de se livrer à l’exercice de Do-it-Yourself. Toutefois, pas de mystères en ce qui concerne le coût de l’appareil estimé à 50 $.
PinePhone
Le PinePhone est un smartphone annoncé par ses concepteurs comme étant open source. Le but de sa conception n'est pas seulement de fournir un téléphone Linux fonctionnel aux utilisateurs finaux, mais aussi de créer un marché pour un tel appareil, ainsi que de soutenir les projets orientés « Linux sur smartphone » bien établis. D’autres systèmes d’exploitation libres et open source sont représentés sur la plateforme.
L’une des propositions de valeur du PinePhone est de permettre aux utilisateurs de choisir leur système d’exploitation comme le ferait un possesseur de PC. En début d’année, on parlait de PostmarketOS – une distribution Linux mise sur pied par des hackers et qui boote sur une panoplie de smartphones et appareils Android. Il faudra compter avec celle-ci dans le projet PinePhone. Un portage de LuneOS – un système d’exploitation basé sur webOS – est en cours de développement. L’équipe derrière Sailfish OS travaille elle aussi à porter sa distribution Linux sur la plateforme PinePhone. Enfin, l’équipe annonce des tests avec Ubuntu Touch. La possibilité pour l’utilisateur de choisir son système d’exploitation permet au PinePhone de se démarquer d’offres similaires.
Le catalogue d’applications : talon d’Achille des projets de smartphone Linux ?
En fait, c’est le volet que les concepteurs de ces projets semblent le plus coincer. À la réalité c’est le problème auquel on se heurte avec ces projets orientés Linux sur smartphone : l’absence d’écosystème d’applications fourni comme c’est le cas pour Android et iOS. Combler le gap avec les stores de Google et d’Apple repose sur la capacité des porteurs de ces projets à mettre sur pied un store conséquent d’applications natives. À côté de ces dernières, les applications HTML 5 constituent une autre voie de sortie comme l’ont annoncé les têtes derrière le projet Librem 5. Après, tout repose sur l’aptitude des porteurs de projet à fédérer les efforts d’une communauté – condition qu’aucun n’a pu remplir jusqu’ici.
Et vous ?
Que pensez-vous de ces initiatives de smartphone Linux ? Laquelle vous semble la plus prometteuse ?
Quel est dans le fond le problème avec les smartphones Linux ? Pourquoi peinent-t-ils à s’imposer ?
Voir aussi :
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