En effet, au sens strict, Linux c’est son noyau, c’est-à-dire cette partie de l’OS qui gère les ressources de l’ordinateur et sert de pont de communication entre les différents composants (matériels et logiciels) ; c’est la partie invisible du système d’exploitation. Au sens large, parler de Linux c’est faire référence à tout système d’exploitation qui s’appuie sur ledit noyau ; c’est l’un des aspects qui fait la particularité de cet OS puisque l’utilisateur peut piquer parmi plus de 300 déclinaisons ou distributions si l’on s’en tient à la liste des LiveCD. Pour monsieur Tout-le-Monde la panoplie de choix est déjà déroutante. Si l’on doit encore prendre en compte le fait que l’on doit naviguer de GNOME à KDE ou de MATE à Unity pour le choix d’un environnement de bureau alors …
C’est dans ce contexte que KDE et GNOME annoncent les lancements de leurs distributions Linux officielles. Dans le cas de KDE, la nouvelle a fait surface lors d’une récente conférence dénommée Akademy 24. L'exposé, présenté par Harald Sitter, développeur KDE, s'intitulait "Un système d'exploitation qui nous est propre", et l'idée semble assez simple : Sitter a proposé une distribution KDE Linux officielle.
Dans le cas de GNOME, c’est GNOME OS, la distribution maison de GNOME pour les tests et le développement de l’environnement de bureau GNOME, que les développeurs comptent transformer en un système d'exploitation polyvalent utilisable au quotidien.Join us for ‘An Operating System of Our Own’ at #Akademy2024!
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Harald Sitter will look at existing endeavors, what we can learn from them, and where the industry is moving as a whole.
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« C’est en travaillant ensemble que nous pouvons devenir plus grands », avait pourtant déclaré le vice-président de GNOME dans le cadre des annonces de lancement de l’initiative Libre Application Summit.@gnome OS transitioning to a general-purpose Linux distribution https://t.co/1w0OtuGOX0#GNOME #Linux #OperatingSystem #desktop #OpenSource #carbonOS #FOSS pic.twitter.com/NBPIK9ONJ2
— Linux Magazine (@linux_pro) November 5, 2024
« Linux Application Summit (LAS) représente l'une des nombreuses étapes vers un écosystème de bureau prospère. En nous associant à KDE, nous mettons en avant le désir de construire le type d'écosystème d'applications qui démontre que l'open source et les logiciels libres sont importants ; la technologie et l'organisation que nous mettons en place pour y parvenir sont précieuses et nécessaires », déclarait le directeur exécutif de la fondation GNOME dans le cadre des annonces de lancement de l’initiative.
« Au fil des ans, nous avons créé d'excellentes solutions dont des tiers font usage dans le monde entier. C'est en travaillant ensemble que nous pouvons devenir plus grands que la somme des parties. Avec GNOME, en comptant sur la collaboration de nombreuses distributions et développeurs d'applications, nous aurons l'opportunité de travailler ensemble, de partager nos perspectives et d'offrir la plateforme sur laquelle la prochaine génération de solutions sera construite », avait ajouté le vice-président de KDE.
La dernière conférence s’est tenue au Mexique avec les mêmes objectifs : primo, vers une offre de bureau qui devrait tourner sur plusieurs distributions sinon toutes ; deuxio, et plus évident, vers une offre unifiée pour ce qui est de l’écosystème d’applications. Les initiatives de lancement d’offres de distributions séparées est néanmoins de nature à entraîner un fin similaire à celle Desktop Linux Summit. Cette conférence annuelle s’est tenue de 2003 à 2006 et depuis, plus rien …
Des efforts comme ceux de KDE et GNOME constituent une explication de la confusion des tiers désireux de passer de Windows à Linux et une explication de la situation en termes de parts de marché dans la filière des ordinateurs de bureauThank you all for Linux App Summit 2024! #LAS2024 pic.twitter.com/mGocvMIKYA
— Linux App Summit (LAS) (@LinuxAppSummit) October 16, 2024
Linux a dépassé la barre de 4 % de parts de marché sur le desktop à mi-parcours de l’année en cours. Le système d’exploitation tournait alors autour de 4,02 % à l’échelle mondiale. Cette part de marché est passée à 4,55 %, d’après les dernières données de Statcounter du mois de septembre. Avec plus de 3 % en France, les chiffres font état d’un gain d’intérêt pour le système d’exploitation qui est parti, dans ce cas précis, d’une part de 2,19 % sur les trois dernières années. La vérité des chiffres demeure néanmoins la même : Linux continue de peiner face à Windows dans la filière des ordinateurs de bureau et la fragmentation de l’écosystème est une possible explication.
Et vous ?
Que pensez-vous de ces initiatives en cours de gestation chez KDE et GNOME ? L’écosystème Linux a-t-il besoin de distributions supplémentaires ? Partagez-vous les avis selon cette multiplicité de distribution constitue une faiblesse dans le cadre de la conquête de la filière desktop ?
Voir aussi :
« Linux sur Desktop est une catastrophe de Tchernobyl » pour le créateur de GNOME qui n'a pas lancé son poste Linux depuis fin 2012
Le support des applications Linux débarque en préversion sur Chrome OS dans un premier temps sur Pixelbook
« L'année de l'ordinateur de bureau Linux est arrivée » selon le Directeur de la Technologie d'Intel
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