
En s'appuyant sur une distribution Linux américaine
L’initiative fait suite à l’introduction au parlement de l’UE d’une pétition pour la création d’un Linux souverain. EU OS cible les administrations publiques des Etats membres de l’Union européenne. L’objectif : s’affranchir de la dépendance aux technologies américaines comme la famille de système d’exploitation Windows. Les échecs à répétition d'initiatives similaires illustrent l’ampleur de la tâche. Néanmoins, le lancement d'alternatives similaires en Russie et en Chine laisse penser que l’UE devrait s’atteler à la tâche avec plus d’ardeur.
En effet, la situation est telle que l’UE est reconnue comme une colonie logicielle de Microsoft
Au début du mois d’avril 2024 une annonce secoue le net : Un État fédéral allemand fait passer 30 000 PC de Microsoft Windows et Microsoft Office à Linux, LibreOffice et d'autres logiciels libres et open-source, cette annonce parait logique, mais pourquoi cela choque t'il en fin de compte ? Pourquoi est-ce qu'au final ça n'est qu'une exception qui confirme la règle ? la règle c'est qu'en réalité à de très rares exceptions près, toute l’Europe est restée sous Microsoft Windows et Microsoft Office, mais pourquoi donc ? et c'est la qu'un excellent documentaire refait surface sur les réseaux sociaux, qui explique tout.
Le lundi 19 février 2018, à 22h55, un reportage télévisé de 45 minutes sur la dépendance des administrations publiques à l'égard de Microsoft a été diffusé sur Das Erste, la première chaîne de l'ARD (radiodiffuseur public allemand). Il s'intitule " The Microsoft Dilemma ; Software Colony Europa " (Le dilemme Microsoft ; la colonie logicielle en Europe). Une partie de l'émission traitait de l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense, et proposait des interviews d'une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, d'une journaliste française qui avait fait un reportage sur le sujet en 2017, Leïla Minano, et du responsable des affaires publiques d'April, Étienne Gonnu.
Une équipe multinationale de journalistes - Investigate Europe - a rédigé une série d'articles sur la dépendance désastreuse de l'Europe à l'égard de Microsoft, chacun analysant un cas national spécifique de dépendance publique à la firme américaine. L'article français, écrit par Leïla Minano et publié dans le magazine d'information Marianne en mai 2017 (en français), portait sur l'accord Open Bar entre Microsoft et le ministère français de la Défense. Le reportage télévisé a été réalisé dans la foulée de cette impressionnante enquête journalistique, et revient sur l'accord Open Bar.
Il est intéressant de noter que l'article de Marianne - qui a révélé des informations précieuses sur la façon dont l'accord Open Bar a été initialement conclu, et a confirmé qu'il avait été renouvelé pour quatre années supplémentaires - a aidé April à obtenir le texte du nouveau contrat (en français) par le biais d'une demande d'accès aux documents administratifs. Cela a finalement incité une sénatrice française, Joelle Garriaud-Maylam, à soumettre une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur cet accord Open Bar en octobre 2017.
C’est en réponse à cet état de chose qu’intervient EU OS
Il s’agit pour le moment d’une preuve de concept d’une distribution basée sur Fedora avec un environnement de bureau KDE Plasma. EU OS vise à créer une nouvelle distribution Linux pouvant servir de base à tous les utilisateurs d'EU OS et offrant les avantages suivants :
- La possibilité d'ajouter des couches au système d'exploitation de base (couche nationale, couche régionale ou sectorielle, couche propre à l'organisation).
- Un environnement de bureau commun.
- Une méthode commune de gestion des utilisateurs et de leurs données, logiciels et appareils.
EU OS étant conçu à partir de logiciels libres, il répond aux exigences du secteur public de l'UE et est rapide et écologique sur du matériel neuf ou ancien. Windows 10 étant sur le point d'arriver en fin de vie, ce système arrive à point nommé pour éviter aux utilisateurs d'avoir à dépenser de l'argent pour du nouveau matériel, avec en prime un système d'exploitation plus fiable et plus sûr.
La motivation derrière EU OS est la même que pour d'autres projets similaires, tels que le GendBuntu français, l'Astra Linux russe, les Kylin et Neokylin chinois, le Nova Linux cubain et le LiMux allemand :
- Argent public = code public : Le public tout entier bénéficierait de l'investissement.
- Économies d'impôts : Il n'y a pas de coût de licence par siège.
- Indépendance : Plus de dépendance à l'égard des fournisseurs, programmation des migrations logicielles et moins de mises à niveau du matériel.
- Source ouverte : Favorise l'innovation.
- Meilleure utilisation des ressources administratives
- Possibilité d'analyser le code.
- Une communauté mondiale.
Linux et non Windows ? EU OS n’est pas une nouveauté. D’une initiative à l’autre, des points communs émergent : hésitations, rétropédalages de Linux à Windows. Quelles raisons expliquent ces échecs ? Supériorité des solutions Windows ? Lobbying pro Windows ?
Source : EU OS
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