
en remédiant à certaines limitations du sous-système swap actuel
Linux donne désormais la priorité à un développement orienté vers l'avenir et l'optimisation des performances. La prochaine version Linux 6.15 va supprimer le support des anciens processeurs i486 et des premiers Pentium d'Intel, réduisant ainsi la taille du noyau d'environ 15 000 lignes de code et améliorant sa sécurité. La version stable de Linux 6.15 pourrait être publiée d'ici la fin du mois. En attendant, un nouvel ensemble de correctifs propose d'introduire dans le noyau un mécanisme appelé « Swap Tables » pour améliorer la gestion de la mémoire virtuelle. Selon la proposition, ces améliorations pourraient entraîner des gains de performance d'environ 20 à 30 %.
Les développeurs du noyau Linux ont longuement discuté dernièrement de l'intégration de fonctionnalités de « swap cache » et de « swap maps » dans l'allocateur de swap pour améliorer les performances. Le système de swap de Linux permet de déplacer temporairement des données de la RAM vers le disque dur lorsque la mémoire vive est saturée. Mais l'implémentation actuelle présente certaines limitations en matière de flexibilité et de performance.
Les discussions ont donné vie à un nouveau mécanisme appelé « Swap Tables ». Le 15 mai 2025, l'ingénieur logiciel Kairui Song, de Tencent, a publié la série de correctifs pour Swap Table (27 au total) afin de mettre en œuvre les idées de conception discutées ces derniers mois par les développeurs du noyau.
Avec Swap Tables, l'équipe espère réduire l'utilisation de la mémoire, améliorer les performances, l'allocation et la croissance dynamiques de l'espace de pagination, une plus grande extensibilité et d'autres améliorations par rapport au code du système swap existant dans le noyau Linux. Dans un message sur la liste de diffusion du noyau Linux, Kairui Song a fait part des résultats et des gains de performance potentiels. Les résultats suscitent un grand intérêt :

Par ailleurs, les améliorations introduites par le nouveau mécanisme Swap Tables sont particulièrement pertinentes pour les systèmes avec des ressources limitées, tels que les systèmes embarqués ou les serveurs à faible consommation, où une gestion efficace de la mémoire est cruciale.
John Carmack appelle à faire de l'optimisation logicielle une priorité
John Carmack est une célébrité dans l'industrie technologique, en particulière dans le monde du développement de jeux vidéo. Il s'est souvent présenté comme un défenseur de l'optimisation logicielle. Ancien directeur technique d'Oculus VR et cofondateur d'id Software (une entreprise américaine de jeux vidéo qu'il a quittée en 2013), John Carmack a redéfini ce que l'industrie du jeu toute entière attend d'un moteur de jeu et d'une expérience immersive.
Récemment, John Carmack a lancé un débat audacieux : « et si, en réalité, nous n'étions pas si dépendants du matériel dernier cri ? » Réagissant à un « exercice de pensée » publié sur le réseau social X (ex-Twitter), qui parlait d’une « apocalypse des CPU », John Carmack a exprimé son point de vue selon lequel le véritable problème n’est pas un manque de puissance des processeurs modernes, mais plutôt l'inefficacité des logiciels modernes.
Selon lui, si l’optimisation logicielle était traitée comme une priorité, beaucoup plus de systèmes dans le monde pourraient fonctionner efficacement sur du matériel plus ancien, et ce, sans sacrifier la performance. En d’autres termes, les pressions du marché pousseraient les entreprises à améliorer drastiquement l'efficacité des logiciels si l'innovation matérielle s’arrêtait. En gros, il défend l'idée que l’inefficacité des logiciels est le véritable frein à la performance.
Cette réflexion soulève une question fondamentale : avons-nous vraiment besoin de processeurs toujours plus puissants, ou est-ce que nous pourrions exploiter mieux ce que nous avons déjà ? La réponse à cette question pourrait bouleverser considérablement notre vision de l'évolution technologique.
Toutefois, John Carmack reconnaît que cette solution radicale ne viendrait pas sans coûts. D’un côté, la simplification du code et la recherche d'une optimisation maximale entraîneraient des gains de performance considérables, mais de l'autre, l'innovation pourrait en souffrir. En effet, le développement de nouveaux produits « innovants » serait beaucoup plus difficile sans l'accès à des infrastructures informatiques à la fois bon marché et évolutives.
Le noyau Linux fait enfin ses adieux aux anciens processeurs Intel
Le noyau Linux 6.15 prend forme. La septième version candidate (RC) vient d'être publiée et la version stable pourrait être publiée vers la fin du mois de mai ou le début du mois de juin. L'un des changements les plus notables est la suppression du support des processeurs 80486 32 bits d'Intel dans Linux 6.15-rc5. Alors que des projets comme NetBSD se concentrent sur la compatibilité, le noyau Linux donne la priorité à un développement orienté vers l'avenir.
Ces puces sont apparues au début des années 90. En d'autres termes, ils sont vraiment vieux. De nos jours, l'architecture i486 est plus une relique des livres d'histoire de l'informatique qu'une chose que les gens utilisent. Cela inclut également certains processeurs similaires tels que IDT WinChip et AMD Elan.
Pourquoi maintenant ? Parce que les logiciels modernes ont besoin d'un matériel plus rapide. Certains parmi vous se souviennent peut-être de l'époque où le 486DX à 33 MHz était la puce la plus rapide. Ces puces ne répondent pas aux exigences en matière de performances ou d'instructions pour les fonctionnalités modernes. Le correctif qui supprime cette prise en charge supprime environ 15 000 lignes de code. Il s'agit d'un nettoyage très important.
Le développeur de longue date du noyau Linux, Ingo Molnar, a publié un RFC de 15 correctifs qui augmenterait la base matérielle des systèmes x86 32 bits jusqu'aux processeurs équipés d'un compteur d'horodatage (TSC) et de l'instruction CMPXCHG8B (« CX8 »). En clair, les noyaux modernes ont besoin de certaines caractéristiques du processeur pour fonctionner correctement. Et les caractéristiques TSC et CMPXCHG8B sont désormais obligatoires.
Il est intéressant de noter que NetBSD a récemment réintroduit la prise en charge du logiciel FPU. Cela montre que des projets différents servent des objectifs différents. NetBSD se concentre sur le fonctionnement de tous les systèmes, anciens et nouveaux. Linux, quant à lui, se concentre davantage sur l'avenir.
Conclusion
Le nouveau mécanisme « Swap Tables » encore en phase de proposition et n'a pas encore été intégré dans une version stable du noyau Linux. Mais l'adoption de ces correctifs pourrait représenter une avancée significative dans la gestion de la mémoire virtuelle sous Linux. Cela pourrait bénéficier à une large gamme d'utilisateurs, des développeurs aux administrateurs système, en passant par les utilisateurs finaux sur des systèmes à ressources limitées.
Source : la liste de diffusion du noyau Linux
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