
Edit est désormais open source et sera intégré à Windows 11
L'onde de choc a traversé la communauté des passionnés de systèmes d'exploitation rétro et les inconditionnels de Linux : Microsoft a créé la surprise en annonçant la sortie d'une version modernisée de son antique éditeur de texte MS-DOS EDIT. Loin de se cantonner à son écosystème Windows, cette résurrection inattendue fonctionne nativement sous Linux, un geste qui a déconcerté autant qu'il a ravi. Microsoft explique que « Cet éditeur de texte CLI sera disponible en avant-première dans le cadre du programme Windows Insider dans les mois à venir. Ensuite, il sera livré dans le cadre de Windows 11 ! »
Contexte
Microsoft a publié un remake moderne de son éditeur MS-DOS classique, remettant au goût du jour un élément de l'histoire de l'informatique apparu pour la première fois dans MS-DOS 5.0 en 1991. Le nouvel outil open source, construit avec Rust et simplement appelé « Edit », fonctionne sous Windows, macOS et, ce qui aurait semblé improbable il y a trois décennies, sous Linux.
À l'époque de sa sortie, l'éditeur MS-DOS représentait une avancée majeure pour les capacités d'édition de texte en ligne de commande de Microsoft. Avant 1991, les utilisateurs de DOS devaient se contenter d'EDLIN, un éditeur à base de lignes si primitif et si hostile à l'utilisateur que beaucoup se contentaient de taper « COPY CON filename.txt » et d'espérer que tout irait bien. L'éditeur MS-DOS a changé la donne en introduisant des concepts qui semblent élémentaires aujourd'hui : une interface plein écran, la prise en charge de la souris et des menus déroulants dans lesquels il est possible de naviguer sans avoir à mémoriser des commandes cryptiques.
Et ces commandes cryptiques persistent aujourd'hui dans certains éditeurs Linux, comme Vim, un éditeur de texte modal où les utilisateurs doivent passer d'un mode à l'autre pour éditer ou naviguer dans le texte, ce qui déroute notoirement les nouveaux venus.
Retour aux sources : l’héritage de MS-DOS
Dans un mouvement aussi inattendu que savoureux, Microsoft a récemment surpris la communauté tech en remettant au goût du jour un antique éditeur de texte inspiré de l’époque MS-DOS (Microsoft Disk Operating System, l'ancêtre de Windows)… avec une particularité qui détonne : il fonctionne sur Linux. Ce geste, à la croisée de la nostalgie, du clin d’œil culturel et de la stratégie technologique, témoigne une fois de plus de l’évolution de Microsoft, longtemps vue comme une forteresse centrée sur Windows, mais désormais bien plus ouverte au monde open-source.
Pour les plus jeunes, il est important de remettre les pendules à l'heure. L'éditeur de texte MS-DOS, souvent simplement appelé « l'éditeur DOS », était un outil rudimentaire mais essentiel intégré aux premières versions du système d'exploitation de Microsoft. Dans une époque où les interfaces graphiques étaient balbutiantes, cet éditeur en mode texte permettait de créer et de modifier des fichiers de configuration, des scripts batch et, pour certains aventureux, même de s'essayer à la programmation. Sa simplicité et sa rapidité d'exécution en faisaient un compagnon fidèle pour de nombreux utilisateurs.
Alors, pourquoi ce retour inattendu, et surtout, pourquoi sur Linux ? Les raisons exactes de cette initiative restent en partie obscures. On peut imaginer une démarche de Microsoft visant à toucher une audience nostalgique, à capitaliser sur la popularité croissante des outils open source et des environnements de développement Linux, ou peut-être même une expérience interne qui a pris une tournure publique. Nous pouvons même aller plus loin dans les suppositions :
- Une reconnaissance du monde open-source : Microsoft a largement changé de cap depuis une dizaine d’années. L’entreprise de Satya Nadella contribue aujourd’hui activement à de nombreux projets open-source (notamment via GitHub, qu’elle possède), et elle maintient des distributions Linux personnalisées pour Azure. Proposer un éditeur rétro sur Linux devient donc une manière de renforcer les liens avec cette communauté exigeante et influente.
- Un clin d’œil aux développeurs et aux curieux : la cible de ce projet n’est pas l’utilisateur lambda. Il s’agit d’un clin d’œil délibéré à une niche : développeurs old-school, administrateurs systèmes, bidouilleurs nostalgiques, fans de rétro computing… tous ceux qui aiment jouer avec des terminaux et explorer les souvenirs technologiques d’un autre temps.
- Un projet ludique, mais sérieux : même si l’éditeur ressemble à un outil rétro, il est écrit proprement, en Rust, avec une structure modulaire, compatible avec les bibliothèques modernes et capable de tourner sur n’importe quelle distribution Linux. Ce n’est donc pas un simple projet de nostalgie, mais un outil viable pour certains cas d’usage léger.
De son côté, Microsoft affirme ceci :

Quelles fonctionnalités offre-t-il ?
Edit n'en est encore qu'à ses débuts, mais il offre plusieurs fonctionnalités. En voici quelques unes !
Léger
Edit est un petit éditeur de texte léger. Il pèse moins de 250 Ko, ce qui lui permet de conserver une faible empreinte dans l'image de Windows 11.
Prise en charge du mode souris
En tant qu'éditeur sans modèle avec une interface utilisateur texte (TUI), toutes les options de menu dans Edit ont des raccourcis clavier (que vous pouvez voir à côté des options de menu).
Ouvrir plusieurs fichiers
Vous pouvez ouvrir plusieurs fichiers dans Edit et passer de l'un à l'autre avec Ctrl+P (ou en cliquant sur la liste des fichiers en bas à droite).
Rechercher et remplacer
Vous pouvez rechercher et remplacer du texte avec Ctrl+R ou sélectionner Édition > Remplacer dans le menu de l'interface utilisateur. Les fonctions de correspondance des majuscules et des minuscules et d'expression régulière sont également prises en charge.
Remplissage de mots
Edit prend en charge la mise en forme des mots. Pour ce faire, vous pouvez utiliser Alt+Z ou sélectionner Affichage > Remplacement du mot dans le menu de l'interface utilisateur.
Léger
Edit est un petit éditeur de texte léger. Il pèse moins de 250 Ko, ce qui lui permet de conserver une faible empreinte dans l'image de Windows 11.
Prise en charge du mode souris
En tant qu'éditeur sans modèle avec une interface utilisateur texte (TUI), toutes les options de menu dans Edit ont des raccourcis clavier (que vous pouvez voir à côté des options de menu).
Ouvrir plusieurs fichiers
Vous pouvez ouvrir plusieurs fichiers dans Edit et passer de l'un à l'autre avec Ctrl+P (ou en cliquant sur la liste des fichiers en bas à droite).
Rechercher et remplacer
Vous pouvez rechercher et remplacer du texte avec Ctrl+R ou sélectionner Édition > Remplacer dans le menu de l'interface utilisateur. Les fonctions de correspondance des majuscules et des minuscules et d'expression régulière sont également prises en charge.
Remplissage de mots
Edit prend en charge la mise en forme des mots. Pour ce faire, vous pouvez utiliser Alt+Z ou sélectionner Affichage > Remplacement du mot dans le menu de l'interface utilisateur.
Paradoxalement, alors que les éditeurs de texte modernes comme VS Code ou Sublime Text regorgent de fonctionnalités, cet éditeur minimaliste séduit par sa simplicité. Il ne propose pas d'autocomplétion, ni d'extensions, ni de coloration syntaxique complexe — juste une interface texte pure, rapide, directe.
Certains y trouvent une forme de retour aux fondamentaux, une expérience d’écriture brute, qui oblige à se concentrer sur le texte, sans distraction.
Une stratégie de branding subtile
Microsoft, en ressuscitant un vieux morceau de son histoire logicielle, s’inscrit dans une tendance actuelle : celle du rétro technologique assumé. Que ce soit dans le jeu vidéo, les interfaces ou les systèmes d’exploitation, les références aux années 80-90 rencontrent un vif succès.
Ce projet montre également la volonté de Microsoft de :
- Continuer à séduire les développeurs, même sur des plateformes concurrentes
- Démontrer sa souplesse et sa compatibilité avec l’univers Linux
- Entretenir son héritage logiciel en le modernisant
- Offrir un terrain de jeu pédagogique pour les curieux du code source
L’éditeur peut-il être réellement utilisé au quotidien ?
Techniquement, oui. Mais soyons clairs : ce n’est pas un remplaçant de Vim, Emacs, ou VS Code. L’éditeur semble plutôt destiné à des usages ponctuels :
- Éditer un fichier de configuration rapidement dans un terminal
- Initier des débutants aux interfaces texte dans un cadre pédagogique
- Explorer une manière rétro d’interagir avec du texte
- Travailler dans des environnements embarqués où la légèreté prime
Un accueil mitigé
Jusqu'à présent, la communauté des développeurs semble réserver un accueil mitigé, voire positif, au nouvel outil open source de Microsoft. Mais la nature multiplateforme du nouvel éditeur d'outils a déjà enthousiasmé certains développeurs. « Microsoft a sorti un nouvel éditeur de texte pour terminal ! Il s'appelle Microsoft Edit, il est open source, il est minuscule (environ 250 Ko sous forme de binaire Rust) et il fonctionne sur plusieurs plateformes », a écrit Simon Willison, chercheur indépendant en IA, sur X samedi. « Ils l'ont conçu pour Windows 11 - je l'ai essayé sur mon Mac et c'est une bonne alternative à Vim ou nano ».
Les utilisateurs de Linux peuvent télécharger Edit depuis la page de publication GitHub du projet ou l'installer via un paquetage snap non officiel. Et si vous êtes un fan de l'éditeur vintage et que vous avez envie d'un mode texte 16 bits pour votre machine rétro qui fonctionne réellement sous MS-DOS, vous pouvez en télécharger une copie sur Internet Archive.
Depuis sa sortie, l’éditeur a été repris, commenté, modifié, et intégré dans divers projets sur GitHub. De nombreux utilisateurs ont salué l’initiative :
« Microsoft qui sort un clone de MS-DOS Edit pour Linux ? Voilà une timeline que je n’avais pas anticipée. »
Un utilisateur GitHub a déclaré : « Fonctionne parfaitement sur Arch ! C’est fun et ça change des éditeurs modernes. »
Certains espèrent même qu’il soit porté vers Windows Terminal ou intégré comme mini-éditeur dans WSL (Windows Subsystem for Linux).
Un pont entre passé et futur
Cet éditeur de texte n’est pas révolutionnaire dans ses fonctionnalités. Mais il l’est dans sa charge symbolique : il démontre qu’un géant de l’informatique peut se réapproprier son passé, s’ouvrir à d’anciens rivaux, et cultiver une relation affective avec ses utilisateurs.
C’est aussi une passerelle culturelle entre deux générations : ceux qui ont connu MS-DOS, et ceux qui découvrent cette esthétique minimaliste pour la première fois.
En conclusion
Microsoft, en remettant au goût du jour un éditeur texte d’époque MS-DOS, et en le portant sur Linux, signe un projet aussi inattendu que révélateur. Derrière l’aspect ludique et rétro se cache une démonstration de maturité stratégique : savoir parler à toutes les communautés, même celles qui étaient autrefois adversaires.
Un éditeur de texte devenu symbole. Celui d’une époque, d’un style, et d’une ouverture nouvelle.

Source : Microsoft
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