La publication du plan de passage des 25 000 PC de ses administrations de Windows à Linux s’inscrit dans l’objectif global de l’État de se débarrasser des solutions propriétaires au profit d’alternatives open source. Le plan prévoit un passage complet desdits postes de travail à LibreOffice à l’horizon 2026.
« Nous testons LibreOffice dans notre département informatique depuis deux ans. Et notre retour d'expérience se veut clair : ça fonctionne. Cela s'applique également, par exemple, à l'édition de documents Microsoft Word avec des commentaires. L'interface entre LibreOffice et notre logiciel pour les fichiers électroniques fonctionne également de manière stable depuis six mois. Nous avons d'abord dû la faire développer par le fabricant du logiciel e-file. D'autres autorités testent actuellement l'utilisation de LibreOffice, mais il reste encore quelques obstacles à franchir avant un déploiement à grande échelle dans l'administration publique », explique le ministre en charge des questions sur le numérique quant à ce qui est des avancées.
Le Schleswig-Holstein compte par la suite s’appuyer sur des solutions logicielles open source accessibles par le biais du navigateur au travers du projet Phoenix de Dataport. La suite bureautique OnlyOffice fait partie des logiciels fournis par ce biais. Là où on lui oppose la potentielle difficulté pour les agents publics de faire usage de deux suites bureautiques aux interfaces graphiques différentes, le ministre en charge des questions sur le numérique répond que l’utilisation en parallèle s’avère intéressante dans certains cas.
Grosso modo, le passage à LibreOffice et le projet Phoenix sont les priorités actuelles du Schleswig-Holstein. Le cas Linux reste à l’étude et c’est la raison pour laquelle le plan de passage à l’open source n’annonce pas de date. Le Schleswig-Holstein continue de tirer des leçons du rétropédalage de la municipalité de Munich de Linux à Windows.
« Le principal problème avec cette initiative a été la non-prise en compte des employés. Nous comptons faire mieux. Nous prévoyons de longues phases de transition marquées par une utilisation parallèle et une démonstration à chaque phase de ce que l’approche Linux marche » , ajoute le ministre en charge des questions sur le numérique répond que l’utilisation en parallèle s’avère intéressante dans certains cas.
Les problèmes de compatibilité matérielle font partie des raisons susceptibles d’expliquer les échecs des initiatives visant à remplacer Windows par Linux. C’est en tout cas le motif qu’avaient évoqués les élus qui avaient soutenu le projet d’abandon de Linux au profit de Windows 10 dans le cas de la municipalité de Munich. La situation est cependant susceptible de s’inverser si Linux bénéficie de plus de vente liée, atout dont Windows dispose.
Source : TDF
Et vous ?
Qu’est-ce qui explique les hésitations et les échecs qui marquent les projets de passage de Windows à Linux ? La supériorité des solutions Windows en comparaison à Linux ? Le lobbying ? La résistance au changement ?
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