Chapitre 10. Partitionner

Table des matières
1. L'organisation des partitions sous Linux
1.1. Les types de systèmes de fichiers
1.2. Découpage et dimensionnement
1.3. Deux exemples
2. Repartitionner le disque dur
2.1. Etat initial
2.2. Réduction de la partition Windows
2.3. Création de la partition de Swap
2.4. Création de la partition / au format Ext3
2.5. Appliquer la nouvelle table de partition et formater les nouvelles partitions
3. Installation du système de base

1. L'organisation des partitions sous Linux

1.1. Les types de systèmes de fichiers

Linux utilise deux types de systèmes de fichiers :

  • Swap qui sert à stocker la mémoire virtuelle, qui est utilisée quand la mémoire vive est pleine ;

  • Ext3 qui sert à stocker les fichiers et les répertoires (il existe de nombreuses alternatives à Ext3, à savoir Ext2, ReiserFS, XFS, JFS, etc...).

1.2. Découpage et dimensionnement

Traditionnellement, on crée une partition avec un système de fichiers de type Swap de taille :

  • double ou triple de la taille de la mémoire vive quand celle-ci est inférieure à 128 Mo ;

  • égale à la taille de la mémoire vive quand celle-ci est supérieure ou égale à 128 Mo.

Cette partition est appelée partition de Swap ou partition d'échange.

Pour stocker les fichiers et les répertoires, on crée souvent plusieurs partitions avec un système de fichiers de type Ext3 (ou une de ses alternatives).

Pour les serveurs, les administrateurs Linux ont souvent pour habitude de sectionner le système de fichiers en de nombreuses partitions pour assurer une meilleure résistance du système aux crash disk, aux failles de sécurité et aux attaques de tout type. Par exemple, il ne faudrait pas qu'un simple utilisateur puisse saturer la partition sur laquelle se trouve la racine du système de fichiers juste en remplissant son répertoire personnel (/home/son_login/), car ceci pourrait rendre le système instable. Il ne faudrait pas non plus que les journaux système (ou logs) qui se trouvent dans le répertoire /var/log/ remplissent la partition sur laquelle se trouve la racine suite à une attaque réseau ce qui aurait la même conséquence. Il est également bon de mettre sur une partition à part le répertoire /tmp/ car il est accessible en écriture à tous les utilisateurs et à tous les programmes.

Sur une machine personnelle, de telles précautions ne sont pas forcément nécessaires et imposent des contraintes inutiles sur la taille des répertoires.

1.3. Deux exemples

Ci-dessous se trouvent deux exemples de partitionnement : un pour une machine personnelle et un pour un serveur.

Tableau 10-1. Pour un ordinateur personnel

PartitionTaille
SwapEgale ou double de la mémoire vive
/Tout le reste de l'espace alloué à Linux

Tableau 10-2. Pour un serveur

PartitionTaille
SwapEgale ou double de la mémoire vive
/200 Mo
/tmp150 Mo
/var300 Mo
/usr2 Go
/home100 Mo par utilisateur

Dans la suite de ce chapitre, nous allons mettre en oeuvre la configuration proposée dans le premier exemple.

2. Repartitionner le disque dur

2.1. Etat initial

La procédure d'installation vous présente maintenant à l'écran la table de partition actuelle de votre disque dur. La première ligne correspond au disque dur, et les lignes suivantes constituent la liste des partitions. Pour chaque partition, il est indiqué :

  • le numéro de la partition ;

  • le type de partition : primaire ou logique ;

  • la taille,

  • le type de système de fichiers : FAT 16, FAT 32, NTFS, Ext3, Swap, etc...

2.2. Réduction de la partition Windows

Si un Windows est installé sur votre disque dur et que sa partition occupe tout le disque dur, alors il va falloir réduire la partition Windows pour libérer de l'espace à la fin du disque pour installer les partitions Linux.

Déplaçez-vous vers le bas jusqu'à sélectionner la partition Windows puis appuyez sur Entrée. Vous accédez alors à un écran qui vous permet de changer les réglages de la partition. Sélectionnez Taille ; il vous demande la permission d'écrire les changements sur les disques avant de redimensionner les partitions ; répondez Oui. Ensuite, il vous dit quelle est la taille minimale possible (ce qui correspond à la taille occupée par les données existantes sur la partition Windows) et vous propose d'entrer la nouvelle taille que vous avez décidé d'allouer pour la partition Windows. Vous pouvez rentrer la taille en pourcentage de la taille maximale possible, mais je vous conseille plutôt de rentrer la vraie taille ; tapez par exemple 20.5 GB si vous avez décidé d'allouer 20,5 Go ou 800 MB si vous avez décidé d'allouer 800 Mo.

2.3. Création de la partition de Swap

Sélectionnez maintenant la ligne correspondant à l'espace libre et appuyez sur Entrée.

Figure 10-1. Premier écran de la procédure de partitionnement

Choisissez ensuite l'action Créer une nouvelle partition. Il va alors vous demander :

  1. la taille que vous avez choisi pour la partition de swap ;

  2. le type de partition : Primaire ou Logique ;

  3. l'emplacement de la partition : Début ou Fin (je vous conseille de choisir Début pour ne pas vous embrouiller).

Enfin, il vous affiche un écran qui récapitule les paramètres de la partition. Par défaut, il vous a probablement proposé de créer un système de fichier journalisé ext3 et / comme Point de montage. Sélectionnez la ligne Utiliser comme : système de fichier journalisé ext3, tapez Entrée puis sélectionnez espace d'échange ("swap"). Vous revenez alors à l'écran récapitulatif des paramètres de la partition. Si tout vous semble bon, sélectionnez Fin du paramétrage de cette partition ; sinon, modifiez les paramètres qui ne correspondent pas à vos souhaits.

Figure 10-2. Ecran récapitulatif pour la partition de Swap

Note

La création d'une partition logique entraine automatiquement la creation de la partition étendue sous-jacente.

2.4. Création de la partition / au format Ext3

Sélectionnez de nouveau la ligne correspondant à l'espace libre et appuyez sur Entrée. Choisissez ensuite l'action Créer une nouvelle partition. Il va alors vous demander les mêmes questions que précédemment :

  1. la taille que vous avez choisi pour la partition Ext3 ;

  2. le type de partition : Primaire ou Logique ;

  3. l'emplacement de la partition : Début ou Fin.

Ensuite, il vous affiche l'écran qui récapitule les paramètres de la partition. Vérifiez :

  • que le paramètre Utiliser comme est sur système de fichier journalisé ext3,

  • que le paramètre Point de montage est /,

  • que les autres paramètres ont l'air bons.

puis sélectionnez Fin du paramétrage de cette partition.

Figure 10-3. Ecran récapitulatif pour la partition root

2.5. Appliquer la nouvelle table de partition et formater les nouvelles partitions

De retour à l'écran qui affiche la table des partitions, vérifiez que toutes les partitions sont à leur place, de la bonne taille et au bon format, puis sélectionnez Terminer le partitionnement et appliquer les changements.

Figure 10-4. Ecran récapitulatif de la future table de partition

L'écran suivant est important. C'est après avoir validé cet écran que les changements vont être appliqués et que les nouvelles partitions seront formatées. Il faut donc bien lire les explications des actions qui vont être entreprises ; il est encore temps de revenir en arrière, après ce sera trop tard ! Si tout a l'air bon, répondez Oui à la question "Faut-il appliquer les chgts sur le disque ?.

Figure 10-5. Ecran de confirmation

Il crée alors la nouvelle organisation des partitions et formate la partition de Swap et la ou les nouvelle(s) partition(s) Ext3.

3. Installation du système de base

Juste après, il enchaîne sur l'installation du système de base, c'est à dire un ensemble de paquets formant un système Debian minimum. Il n'y a rien à faire lors de cette étape... sauf patienter !

Figure 10-6. Installation du système de base