En 2019, le noyau Linux a enregistré 74 754 commits, ce qui représente en fait le nombre de commits le plus bas jamais enregistré depuis 2013. En effet, en 2018 et en 2017, le nombre de commits était supérieur à 80 000, en 2016 il était supérieur à 77 000 et en 2015 et 2014 il était supérieur à 75 000.
Mais cela pourrait peut-être s'expliquer par un nombre d'auteurs en 2019 qui était moins important. 2019 a vu environ 4189 auteurs différents pour le noyau Linux, ce qui est inférieur aux 4362 en 2018 et 4402 en 2017.
Bien que le nombre de commits ait diminué en 2019, en termes de nombre de lignes il est au-dessus de la moyenne avec 3 386 347 lignes de nouveau code ajoutées et 1 696 620 lignes supprimées.
Outre Linus Torvalds, les contributeurs les plus prolifiques au noyau étaient (dans l'ordre) :
- David S. Miller
- Mark Brown
- Takashi Iwai
- Arnd Bergmann
- Al Viro
- Mauro Carvalho Chehab
- H Hartley Sweeten
- Ingo Molnar
- Greg Kroah-Hartman
- Christoph Hellwig
- Chris Wilson
- Thomas Gleixner
- Russell King
- Johannes Berg
- Tejun Heo
- Geert Uytterhoeven
- Hans Verkuil
- Dan Carpenter
- Eric Dumazet
Intel et Red Hat sont restés parmi les principales sociétés qui contribuent au noyau Linux en upstream.
Dans les détails côté domaines, nous avons :
- gmail.com, 86 347 lignes (9.72 %) ;
- intel.com, 49 770 lignes (5.61 %) ;
- redhat.com, 46 451 lignes (5.23 %) ;
- kernel.org, 39 864 lignes (4.49 %) ;
- linux-foundation.org, 26 771 lignes (3.02 %) ;
- linaro.org, 20 163 lignes (2.27 %) ;
- linux.intel.com, 18 137 lignes (2.04 %) ;
- suse.de, 17 822 lignes (2.01 %) ;
- amd.com, 16 886 lignes (1.90 %) ;
- ti.com, 13 821 lignes (1.56 %).
Ci-dessous une sortie cloc de l'analyse du code Linux :
66449 text files.
66000 unique files.
11119 files ignored.
---------------------------------------------------------------------------------------
Language files blank comment code
---------------------------------------------------------------------------------------
C 27961 2761653 2292505 14061980
C/C++ Header 19875 531782 956091 4300989
reStructuredText 2153 101820 53725 270579
Assembly 1320 46971 101470 230117
JSON 273 0 0 161955
Bourne Shell 577 13299 9690 52817
make 2531 9485 10644 41766
SVG 58 117 1364 36216
Perl 59 6021 4422 30642
Python 118 4987 4588 26256
YAML 325 5205 1449 25529
yacc 9 697 359 4810
PO File 5 791 918 3077
lex 8 326 300 2015
C++ 10 320 129 1933
Bourne Again Shell 51 356 297 1765
awk 10 140 116 1060
Glade 1 58 0 603
NAnt script 2 146 0 551
Cucumber 1 28 50 174
Windows Module Definition 2 15 0 109
m4 1 15 1 95
CSS 1 28 29 80
XSLT 5 13 26 61
vim script 1 3 12 27
Ruby 1 4 0 25
INI 1 1 0 6
sed 1 2 5 5
---------------------------------------------------------------------------------------
SUM: 55360 3484283 3438190 19255242
L'actualité relative à Linux en 2019
De nombreux systèmes militaires américains critiques pour la sécurité utilisent désormais Linux
L’utilisation de Linux en tant que système d'exploitation flexible, transparent et hautement sécurisé semble de plus en plus devenir un choix de premier plan au sein d'entreprises,d'institutions d'enseignement et de secteurs gouvernementaux. Avec des préoccupations de sécurité nationale qui ont atteint un niveau record aux États-Unis, il semble que la mise en œuvre de Linux pourrait effectivement répondre aux besoins critiques du gouvernement américain en matière de sécurité pour le développement et les installations d'applications.
En raison de ses racines open source, Linux est considéré fondamentalement comme étant sécurisé, fiable et incroyablement adaptable. Linux intègre une approche de « défense en profondeur » de la sécurité, ce qui signifie que des mesures de sécurité robustes sont mises en œuvre à tous les niveaux de développement et de déploiement. Notons que Linux met l'accent sur la sécurité par la transparence.
Pour être approuvés pour une utilisation dans des fonctions gouvernementales essentielles, les logiciels et applications doivent être certifiés pour garantir qu'ils répondent à certaines normes de sécurité. Common Criteria, FIPS 140-2 et Secure Technical Implementation Guidelines (STIG) sont trois certifications de sécurité requises par le Département de la Défense des États-Unis. Ces certifications indiquent que la technologie répond aux protocoles de sécurité normalisés et que les outils cryptographiques implémentent correctement leurs algorithmes. Linux a été certifié pour répondre à tous ces critères.
Pour ces raisons, Linux n'est pas seulement un système d'exploitation qui peut servir au développement d'applications gouvernementales à sécurité critique, mais l'ouverture et la flexibilité inhérentes à Linux en font également un candidat intéressant pour les installations qui exigent le plus haut niveau de sécurité et de précision. Cependant, il convient de noter que, comme pour tout système d’exploitation, Linux doit d’abord subir des tests et un développement rigoureux supplémentaires avant d’être intégré dans l’infrastructure informatique du gouvernement américain.
L'équipe de développeurs du navigateur Vivaldi encourage les utilisateurs de Windows 7 à migrer vers Linux
À partir du 14 janvier 2020, Windows 7 ne recevra plus de correctifs ni de mises à jour de sécurité. Les utilisateurs de cette version de Windows OS ne pourront plus bénéficier du support technique de la part du service clientèle de la firme de Redmond. Au contraire, ils devront prendre leurs dispositions afin de s’assurer que leurs machines ne sont pas vulnérables.
Aussi, l’équipe en charge du développement du navigateur Web Vivaldi recommande aux « ;futurs anciens utilisateurs de Windows 7 ;» d’opter non pas pour Windows 10, mais pour une distribution Linux. D’après elle, remplacer Seven par une distribution Linux est l’une des options les plus intelligentes à ce jour, car presque n’importe quel ordinateur tournant sous Linux fonctionnera plus rapidement et sera plus sûr que le même ordinateur tournant sous Windows. Linux est également l’OS de choix pour les systèmes embarqués, les appareils domestiques intelligents et l’IoT.
À ce propos, Vivaldi explique :
« ;Votre Windows 7 est probablement exécuté sur une machine plus ancienne qui pourrait avoir du mal avec un système d’exploitation gourmand en ressources comme Windows 10. Pour exécuter Windows 10, vous avez besoin d’un processeur de 1 GHz, 1 Go pour 32 bits ou 2 Go pour 64 bits de RAM, 16 Go pour 32 bits OS ou 20 Go pour 64 bits OS, et d’un affichage en résolution 800 x 600. Et c’est juste un strict minimum. Pour de nombreuses machines, la réponse ne sera pas Windows 10. Ce qu’il vous faut, c’est un système d’exploitation léger, efficace et, bien sûr, résistant aux virus ;».
Deux éditeurs chinois de logiciels s'unissent pour créer un nouveau système d'exploitation national
Les deux entreprises sont China Standard Software Co., Ltd. (CS2C) et Tianjin Kylin Information Ltd. Co. (TKC), deux éditeurs chinois de logiciels qui ont des liens connus avec le gouvernement. En effet, Tianjin Kylin Information Ltd. Co. (TKC) est le créateur de Kylin, un système d’exploitation développé (en s’appuyant sur FreeBSD) pour l’armée chinoise et présenté pour la première fois en 2007. China Standard Software Co., Ltd. (CS2C) pour sa part, est à l’origine de NeoKylin, un produit d’un partenariat avec la National University of Defense Technology ; NeoKylin s’appuie sur le noyau Linux et est le plus populaire des deux OS avec des versions pour desktops, serveurs et systèmes embarqués sous licences commerciales et libres. Lors du lancement des superordinateurs Tianhe-1 et Tianhe-2 en 2010 et 2013 de façon respective, c’est NeoKylin qui a fait office de système d’exploitation.
CS2C et TKC envisagent de créer une nouvelle société dans laquelle ils deviendront investisseurs. C'est au sein de cette dernière que le nouveau système d'exploitation sera développé. La nouvelle société s'occupera du développement du nouveau système d'exploitation, des décisions technologiques, du marketing, de la gestion de la marque, des finances et des ventes. CS2C et TKC ont eu une entente verbale sur un plan d'investissement. Les deux entreprises procéderont à la signature d’une entente officielle à l’avenir. Les versions actuelles de Kylin et NeoKylin serviront de base pour le nouveau système d'exploitation. Signe de la fusion entre les deux : le nouveau système d'exploitation combinera le logo actuel de Kylin OS et le logo NeoKylin OS. Les deux entreprises n’ont pas encore dévoilé le nom du nouvel OS.
Contrairement à Windows et macOS, il n'existe pas de plateforme Linux
Pour Tobias Bernard, travaillant pour Purism afin d'apporter GNOME sur mobile avec le téléphone Librem 5, le véritable problème de Linux est que, contrairement à Windows et macOS, il n'y a pas vraiment de plateforme Linux. « Je pense que le cœur du problème est en fait la couche en dessous : avant de pouvoir avoir des écosystèmes sains, nous avons besoin de plateformes saines pour les construire », dit-il. Mais qu'est-ce qu'une plateforme ?
Pour lui, les plateformes qui connaissent du succès se distinguent par différents éléments qu'on peut manquer facilement en regardant simplement la surface. Du côté des développeurs par exemple, elles disposent d'un OS que les développeurs peuvent utiliser pour créer des applications et elles proposent un SDK et des outils développeur intégrés au système d'exploitation. Il faut également de la documentation pour les développeurs, des didacticiels, etc. pour que les gens puissent apprendre à développer pour la plateforme. Et une fois les applications créées, il doit y avoir un magasin d'applications pour les soumettre.
Mais les développeurs ne peuvent pas créer d'excellentes applications par eux-mêmes. Cela dit, il faut également des designers. Et les designers ont besoin d'outils pour simuler et prototyper les applications ; des modèles d'interface utilisateur pour des choses comme la mise en page et la navigation afin que chaque application n'ait pas à réinventer la roue ; et un langage de conception graphique pour pouvoir visuellement adapter leur application au reste du système. Il faut également des directives d'IHM documentant tout ce qui précède, ainsi que des didacticiels et d'autres ressources pédagogiques pour aider les gens à apprendre à concevoir des applications pour la plateforme.
Linux est la conséquence d'un heureux accident : la suppression par inadvertance d'une partition Minix
Nous sommes en 1990. Après un VIC-20 et un Sinclair QL, Linus fait l'acquisition d'un PC compatible IBM gris livré avec une version de DOS qu'il remplace par Minix (qui tenait sur 16 disquettes). À l’époque, Minix n’est pas doté d’un émulateur de terminal satisfaisant pour Linus, ce qui le pousse à concevoir un. La manœuvre l’amène à glaner une meilleure compréhension des aspects hard de son ordinateur. En effet, il est, dans le processus, contraint d’avoir une parfaite maîtrise de ce qui se passe au sein du système de fichiers ; il doit aussi arriver à mettre sur pied un pilote pour les opérations d’écriture et de lecture sur disque dur. Les contraintes imposées par la conception de cet émulateur vont donc s’avérer être le début de l’aventure Linux.
En 1991, Linus a achevé avec la mise sur pied de l’émulateur de terminal. Il s’appuie sur ce dernier pour l’exécution d’un script de numérotation automatique destiné à récupérer des flux d’informations sur les ordinateurs de son université. Le tout tourne sur le noyau Linux de l’époque et Linus est satisfait, ce, pour au moins deux raisons : il a atteint les objectifs qu’il s’était fixés et de son point de vue Linux était déjà meilleur que Minix. En fait, Linus révèle même qu’il aurait pu s’arrêter pour ces motifs parce que c’est ce qu’il avait pris l’habitude de faire dans des circonstances similaires pour d’autres projets.
C’est grâce à la survenue de ce qu’on peut qualifier d’heureux accident que le projet n’a pas été envoyé aux oubliettes. En effet, Linus se servait principalement de Linux pour accéder à son flux de nouvelles. Une mauvaise manipulation avec le script de numérotation automatique l’a amené à supprimer par inadvertance la partition Minix support de ses travaux de développement. C’est à partir de cet incident qu’il a poursuivi sur la lancée du « Linux est désormais meilleur que Minix » en mettant sur pied les programmes pour la compilation du noyau sur la plateforme elle-même. Passé cette étape, Linus s’appuyait sur Minix uniquement dans les cas où il fallait lui emprunter une nouvelle fonctionnalité.
Librem 5 : Purism expédie le premier lot de son smartphone GNU/Linux orienté sécurité et vie privée aux acheteurs
En septembre, Purism a annoncé le lancement des premières livraisons de son smartphone GNU/Linux orienté sécurité et vie privée – le Librem 5. L’entreprise avait procédé à la publication d’un calendrier de livraison échelonné en quatre lots comme suit : lot Aspen (24 septembre 2019 – 22 octobre 2019), lot Birch (29 octobre 2019 – 26 novembre 2019), lot Chestnut (3 décembre 2019 – 31 décembre 2019), lot Dogwood (7 janvier 2020 – 31 mars 2020), lot Evergreen (période de livraison estimée au deuxième trimestre 2020), lot Fir : période de livraison estimée au quatrième trimestre 2020.
L’entreprise reste cohérente avec son calendrier pour ce qui est du lot Birch. En effet, dans une publication parue le 27 novembre dernier , le CEO Todd Weaver écrit : « Nous sommes ravis de vous annoncer que nous avons expédié les premiers appareils Librem 5 du lot Birch aux acheteurs tôt hier. Ceux d’Amérique devraient commencer à recevoir leurs appareils tout au long de la journée et ceux à l’international peuvent s'attendre à recevoir les leurs d'ici quelques jours. »
Cette annonce fait suite à trois reports dont le dernier était la conséquence d’une panne au niveau du hardware – l’absence d’une résistance de 10 kiloohms sur le circuit imprimé qui a entraîné un dysfonctionnement du port USB. L’entreprise a aussi eu à ajuster ses délais à cause de soucis avec la puce i.MX 8M autour de laquelle la plateforme est architecturée. D’après les explications des responsables de l’entreprise, c’est cette pièce du puzzle qui était la cause des deux premiers reports. En substance, c’est un bogue au niveau du SoC qui provoquait une décharge extrême de la batterie. Il fallait donc, en tandem avec NXP qui livre le système sur puce, aller à la recherche d’alternatives. L’entreprise avait regardé du côté du i.MX 8M Mini (une alternative moins énergivore, mais moins fournie en options), mais une mise à jour de la pile logicielle du i.MX 8M par NXP (courant février 2019) avait fini par résoudre les problèmes de consommation et de surchauffe de la batterie. La publication du calendrier de livraisons par lots avait alors suivi.
Source : GitStats
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