Valve a annoncé aider Arch Linux à construire une infrastructure de services et une enclave de signature sécurisée. Cette initiative confirme les contributions continues de Valve au monde open-source et à Linux. Mais cela questionne également sur les raisons qui ont poussé Valve à soutenir Arch Linux et les conséquences de cette initiative.Lancé en septembre 2013, SteamOS est le système d'exploitation gratuit de Valve qui veut faire de Linux la plateforme de référence pour les jeux vidéo. Le but de Valve était d'apporter sa plateforme de distribution de jeux vidéo Steam sur les téléviseurs de salon, afin de concurrencer les consoles qui, selon le PDG de Valve, "ne sont pas compétitives".
11 ans plus tard, Valve annonce qu'il aide Arch Linux à construire une infrastructure de services et une enclave de signature sécurisée. SteamOS de Valve est construit sur Arch Linux et l'entreprise aide désormais la distribution Linux en amont en collaborant avec des ressources. Levente Polyak, développeur d'Arch Linux, a partagé qu'Arch Linux et Valve sont maintenant dans une "collaboration directe" et que Valve fournit un soutien financier pour aider à construire une infrastructure de service et une enclave de signature sécurisée pour la distribution.
Voici un extrait de l'annonce de Levente Polyak :
Cette opportunité nous permet de relever certains des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés depuis un certain temps. Cette collaboration permettra d'accélérer les progrès que nous aurions mis beaucoup plus de temps à réaliser, et nous permettra enfin de poursuivre certains de nos projets. Nous sommes incroyablement reconnaissants à Valve de rendre cela possible et pour leur engagement explicite d'aider et de soutenir Arch Linux.
Ces projets suivront notre processus habituel de développement et de recherche de consensus. Des [RFC] seront créés pour tout changement de grande envergure. Les discussions sur cette liste de diffusion ainsi que la planification des problèmes, des jalons et des épopées dans notre GitLab fourniront la transparence et la vision du travail. Nous pensons que cette collaboration profitera grandement à Arch Linux, et nous sommes impatients de partager d'autres développements sur cette liste de diffusion au fur et à mesure de l'avancement des travaux.
Ces projets suivront notre processus habituel de développement et de recherche de consensus. Des [RFC] seront créés pour tout changement de grande envergure. Les discussions sur cette liste de diffusion ainsi que la planification des problèmes, des jalons et des épopées dans notre GitLab fourniront la transparence et la vision du travail. Nous pensons que cette collaboration profitera grandement à Arch Linux, et nous sommes impatients de partager d'autres développements sur cette liste de diffusion au fur et à mesure de l'avancement des travaux.
Pourquoi Valve soutient Arch Linux pour ces projets ?
Depuis l'annonce du leader d'Arch, Levente Polyak, sur leur liste de diffusion, que Valve apporterait son soutien à deux projets critiques pour la distribution, une infrastructure de service de construction et une enclave de signature sécurisée, beaucoup dans la communauté spéculaient sur ce que cela signifiait d'un point de vue pratique, pourquoi Valve serait intéressé par le parrainage de ces projets en particulier, ainsi que sur ce que cela signifiait pour l'autonomie d'Arch en tant que distribution gérée par la communauté et pilotée par des bénévoles. Le mainteneur d'Arch, Robin "Antiz" Candau, responsable des paquets pour Arch Linux, a rejoint le podcast A1R pour répondre à toutes ces questions et apaiser certaines inquiétudes !
Pour l'instant, Arch Linux ne supporte officiellement que les systèmes x86_64. Malheureusement, en raison de l'inefficacité de leur pipeline d'empaquetage actuel, essayer d'en supporter plus maintenant signifierait pratiquement multiplier leur charge de travail actuelle par le nombre d'architectures qu'ils veulent supporter, ce qui est infaisable pour une distro gérée par des bénévoles.
Les deux projets que Valve souhaite soutenir sont des projets sur lesquels Arch lui-même souhaite travailler depuis longtemps, et les deux concernent la rationalisation significative du processus de maintenance et de signature des paquets pour Arch d'une manière qui leur permettrait de supporter plus d'architectures dans le futur.
Comme l'a indiqué Antiz, Valve va engager certains membres de l'équipe Arch en freelance pour travailler sur ces projets. Puisqu'ils auront l'opportunité de travailler à temps plein, les progrès de cette infrastructure seront beaucoup plus rapides qu'ils ne l'auraient été autrement !
Ils ont également confirmé que tous les développements seront effectués selon le processus démocratique et consensuel habituel d'Arch, y compris les RFC pour discuter de la mise en œuvre. Valve n'a aucun intérêt à "prendre en charge" un quelconque aspect de la distribution ou à dicter les termes ou les spécificités de cette implémentation.
Quant à savoir ce que Valve souhaite tirer de cette collaboration, nous ne pouvons que spéculer à l'heure actuelle. Mais au vu des récentes fuites et rumeurs, il est très clair que Valve est intéressé par la sortie d'un matériel de jeu basé sur Linux et alimenté par ARM ; probablement dans un premier temps sous la forme d'un casque VR autonome, similaire à l'Oculus Quest - d'après les brevets qu'ils ont déposés, ainsi que les métadonnées trouvées sur Steam suggérant que Valve teste actuellement des versions arm64 de Proton, l'émulateur x86 FEX, ainsi que plusieurs titres VR fonctionnant sous Waydroid.
Comme vous le savez peut-être, la distro SteamOS qui équipe actuellement le Steam Deck est basée sur Arch Linux. Soutenir directement Arch dans son désir préexistant de supporter éventuellement d'autres plates-formes et architectures permettrait à Valve d'éviter de maintenir sa propre base de paquets ARM ou de passer à une distro différente.
Antiz déclare :
Fondamentalement, la façon dont les paquets sont actuellement construits / gérés nécessite encore quelques interventions manuelles de la part des mainteneurs de paquets (par exemple, déclencher la construction elle-même et signer les paquets construits par la suite). Pour l'instant, la prise en charge de plusieurs architectures impliquerait de multiplier ces étapes manuelles par le nombre d'architectures prises en charge / ciblées. Avec le nombre actuel de paquets comparé au nombre actuel de mainteneurs de paquets (volontaires) qui les maintiennent, Arch n'est pas en mesure de gérer la quantité supplémentaire d'efforts que cela impliquerait.
Un service central de construction et une enclave centrale de signature sécurisée (les deux projets concernés par ce « parrainage » de Valve) rationaliseraient le processus global en permettant une construction et une signature automatisées des paquets sans plus nécessiter d'étapes ou d'interventions manuelles de la part des mainteneurs de paquets (et cela permettrait également d'augmenter la sécurité du processus en tant qu'avantage secondaire). Seul un tel flux de travail rationalisé / automatisé nous permettrait de commencer à travailler sur la prise en charge d'architectures multiples sans impliquer de multiplier la quantité actuelle d'efforts requis.
En d'autres termes, ces projets sont des pré-requis pour commencer à travailler sur le support d'architectures multiples d'une manière propre et saine, ce qui est un objectif final partagé par Arch et Valve.
Un service central de construction et une enclave centrale de signature sécurisée (les deux projets concernés par ce « parrainage » de Valve) rationaliseraient le processus global en permettant une construction et une signature automatisées des paquets sans plus nécessiter d'étapes ou d'interventions manuelles de la part des mainteneurs de paquets (et cela permettrait également d'augmenter la sécurité du processus en tant qu'avantage secondaire). Seul un tel flux de travail rationalisé / automatisé nous permettrait de commencer à travailler sur la prise en charge d'architectures multiples sans impliquer de multiplier la quantité actuelle d'efforts requis.
En d'autres termes, ces projets sont des pré-requis pour commencer à travailler sur le support d'architectures multiples d'une manière propre et saine, ce qui est un objectif final partagé par Arch et Valve.
Et certains chiffres ont tendance à renforcer cet état de choses. En effet, 13,1 % des utilisateurs de Linux rencontrent des problèmes de compatibilité matérielle dus aux noyaux obsolètes dans les distributions. La donne des idées reçues sur Linux pourrait néanmoins prendre un coup avec l'arrivée de nouvelles plateformes matérielles comme le Steam Deck de Valve.
Et vous ?
Pensez-vous que cette initiative de Valve est crédible ou pertinente ? Quel est votre avis sur le sujet ?Voir aussi :
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Envoyé par nl.smart
